Toi aussi, tu ne dors plus...

Ce matin-là, je me suis réveillée, moi, Poppy-Ann Hawkins bien plus tôt que je ne l’avais prévu. En effet, je ne dormais pas très bien à Poudlard. Je ne considérais pas cet environnement comme le mien alors on ne peut pas franchement dire que cela m’aidait à dormir autant que j’en avais besoin. Je n’avais pas envie de regarder l’heure car je me doutais que je serais dépitée mais je le fis tout de même car c’était plus fort que moi. Trois heures du matin… Quoi ? Oh non, encore… Mais je n’allais jamais tenir le coup si je dormais aussi peu toutes les nuits. Pour dire la vérité, mes pensées étaient pas mal occupées en ce moment && par occupées, j’entends le fait que j’étais tourmentée au sujet de Matthias. Il fallait que cela tombe sur moi bien évidemment. Je n’aurais donc jamais de chance dans ma vie ? Je venais à Poudlard avec mon école, Beaubatons, dans le seul but de représenter l’école && de soutenir la fille qui nous représenterait au combat des trois sorciers. Il fallait que mes sentiments soient chamboulés par la rencontre de ce garçon. C’était dingue, rien n’aurait pu me faire croire à cela. Ah oui, c’est vrai, j’avais beau avoir mon don de prédiction, il était totalement inefficace lorsqu’il me concernait directement. C’était donc normal que je n’ai pas pu avoir vent des sentiments que Matthias ferait naître en moi quand je le rencontrerais. Je n’avais pas le droit de penser à lui comme cela. Il étudiait à Poudlard && moi à Beaubatons. Nous étions faits pour ne pas nous apprécier. Nous avions beau être sorciers tous les deux, un combat opposait nos écoles && une telle relation ne serait pas saine. Pourquoi est-ce que je pense à une relation alors qu’il ne me considère que comme une amie, && encore… Il ne se rendait probablement pas compte comme il était difficile pour moi de faire mine de le détester en public. C’était vraiment insupportable mais mes sentiments, je les refoulais pour ne pas me mettre en danger. Si cela se trouvait, il se servait uniquement de moi dans un but qui m’était bien sûr inconnu.

Pour tenter d’arrêter d’y penser, je mis mes deux mains autour de ma tête && appuyait légèrement en fermant les yeux. Je ne pouvais pas, je ne devais pas && surtout je n’en avais pas le droit. Le sujet devait se clore là. Je rouvris mes yeux après avoir repris mes esprits, un sourire trônant sur mon visage. Malgré ce que je voulais me faire croire, je commençais à tomber amoureuse de Matt. Je sortis de mon lit car un quart d’heure était passé && me connaissant, je savais que j’étais restée éveillée trop longtemps pour parvenir à me rendormir. J’ouvris ma malle contenant mes vêtements avec ma délicatesse habituelle. J’arrive toujours à être discrète quand cela paraissait impossible. A cette heure-ci, il ne faisait pas très chaud dehors alors je choisis un pull pas trop épais quand même, ce n’était pas l’hiver non plus. Il était d’un rouge qui avait un peu perdu de son éclat mais je m’en fichais. Après tout, qui me verrait à trois heures && demi du matin ? Probablement personne. Je choisis un jean slim qui mettait pas mal en valeur ma silhouette irréprochable. Je pris ma veste coupée au milieu de la cuisse && la mit par-dessus cet ensemble. Cela me donnait l’apparence d’une femme plus que d’une enfant. J’avais quand même 18 ans, il ne faut pas l’oublier. Je pris mes bottines dans les mains, je ne voulais pas réveiller les gens surtout à cette heure-ci. Je descendis l’escalier, traversais le hall && me rendit à l’extérieur. J’avais envie de me promener dans le parc. J’enfonçais mes mains au fond des poches de mon trench après avoir enfilé mes chaussures && je partis près du grand chêne qui prônait au centre du vaste parc. Il devait se sentir bien seul le pauvre. Comme moi, alors je lui tiendrais compagnie jusqu’au lever du soleil. Je continuais de marcher pour rejoindre mon ami pour quelques heures.

TOI AUSSI TU NE DORS PLUS

J’avais beau être sortie de mon dortoir en étant pas fatiguée, la fatigue était belle && bien là. Je la ressentais douloureusement sur mes épaules. Que m’arrivait-il ? Il n’y avait que la pensée de Matthias qui parvenait donc à me garder éveillée. Oh non, ce n’était pas possible. Mes pensées se reconcentrèrent à nouveau sur lui. Ca avait l’air d’être bien pire que ce que j’avais imaginé mais je ne devais pas. Plus je me disais que c’était interdit, plus j’y pensais. Un garçon ne m’avait jamais fait cet effet-là. Ce devait tout simplement être parce que les autres garçons, ils n’étaient tout simplement pas Matthias, point final. J’avais l’impression d’être malade && d’avoir une migraine terrible. J’avais mal au crâne, mal à force de lutter pour que mes pensées pour qu’elles se concentrent sur autre chose. J’arrivais enfin jusqu’à cet arbre imposant. Il m’inspirait une certaine confiance && sécurité que je ne pouvais pas expliquer. Une fois arrivée près de lui, je m’asseyais délicatement tout en m’adossant contre celui-ci. La lune pointait le bout de son nez, la pleine lune en plus. Je me surpris à penser à toutes les histoires qui tournaient autour des nuits de pleine lune. Je me mis à rire bien plus fort que je ne l’aurais voulu. Heureusement, tout le monde dormait mais peut-être Hagrid m’avait-il entendu. Hagrid, passe encore mais si c’était Rusard, je serais mal barrée && je subirais les remontrances de ma directrice. Il y avait un creux dans l’arbre alors j’y enfonçais davantage mon dos. Malgré ma tentative, on me voyait encore suffisamment pour me repérer. Oh && puis, zut. Je n’arrivais plus à dormir, je n’allais pas rester sagement dans mon lit sans rien faire alors que j’aurais pu voir la beauté des lumières qui irradiaient de la lune se refléter sur les différents composants de la Terre. Je devenais romantique, j’avais vraiment un problème. Alors que je me concentrais sur ce spectacle que m’offrais la nature, quelqu’un s’adressa à moi. J’eus un sursaut en voyant Matthias.

Oh mon Dieu !! Tu veux me faire avoir une crise cardiaque ou quoi ? Je m’ose à lui offrir l’un de mes plus beaux sourires. Ce sont quoi ces battements de cœur qui s’accélèrent. Je deviens incapable de me contrôler && ça m’énerve. Je ne laisse rien paraître à Matt, il ne faudrait pas qu’il me prenne pour une folle quand même. Bof, tu sais avec le stress du combat des trois écoles, je ne suis pas particulièrement ravie. Je préfèrerais me faire des amis au lieu d’ennemis. Comme par exemple, Kassioppée… Je ne sais pas ce que je lui fais mais je crois qu’elle ne m’aime pas du tout parce que j’ai l’étiquette « Beaubâtons » qui trône sur ma tête.

Faut que j’arrête, il va s’imaginer que je n’ai pas parlé depuis des lustres. Puis, pourquoi je lui parle de Kassioppée d’ailleurs. Il doit s’en foutre totalement de mes problèmes. Je respire un grand coup, il a du le remarquer mais je ne veux pas y penser. Je le regarde un instant && mon regard rencontre le sien. Je baisse alors la tête, c’est malin, comment se faire repérer… Je soupire puis me remet à parler à nouveau.

Désolée, je parle trop… Toi ? Comment vas-tu ?